L'Escargot Migrateur

L’Escargot Migrateur est une structure d’Éducation Populaire qui propose des formations et accompagne les groupes et les structures sur leurs histoires de coopération.

Nous proposons des espaces d'analyses collectives et des espaces d'apprentissage pour coopérer plus et mieux, mobiliser largement, renforcer nos capacités à agir et transformer nos pratiques. 

Nous souhaitons agir avec humilité et détermination aux côtés des acteurs.trices des territoires pour des transformations sociales concrêtes.

Nous nous adressons aussi bien à des équipes, des collectifs, des services, des villages, des entreprises, des coopératives, qu’à toute personne salariée, bénévole ou sans activité, intéressée et curieuse de se questionner et de se mettre en mouvement. Nos interventions recoupent des champs divers : l’économie sociale et solidaire, l’environnement, le travail social, l’animation socio-culturelle, le secteur culturel et artistique, l’action publique, le médico-social, l’urbanisme, la citoyenneté…

Contact : contact@escargotmigrateur.org ou par téléphone au 06 82 64 51 59.

 


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Actualités

Concurrence ou coopération : l'éducation est politique !

le 6 février 2024

Partout des enseignant.e.s et des établissements, cherchent et proposent des approches et des pédagogies d’émancipations collectives et bousculent l’ordre établi. 

Dans les pédagogies institutionnelles et les pédagogies Freinet mises en pratiques dans de nombreuses écoles publiques et par des enseignant.e.s précieu.x.ses, l’enjeu n’est pas d’éduquer des enfants à être plus fort.e.s, plus compétitifs, plus intelligent.e.s. Les dispositifs pédagogiques permettent en "groupe classe", tourné sur le monde et la société, de s’émanciper collectivement à travers la vie en commun et l’apprentissage. 

Ailleurs encore, à l’Université de la Terre, à San Cristobal de las Casas au Chiapas, où nous sommes allé.e.s en 2019, nous découvrons un lieu de transmission des savoir-faire dont les communautés ont besoin (boulangerie, sérigraphie, charpente, élevage de volaille, musique, cuisine, plomberie, éducation politique…). Les ancien.e.s étudiant.e.s sont les enseignant.e.s des générations suivantes, et les ateliers de transmission permettent en même temps de faire vivre et construire le lieu. Le jeudi soir, une centaine de militant.e.s, chercheur.e.s, voyageur-ses, jeunes, étudiant.e.s se retrouvent pour partager de l’information et de l'analyse sur l’actualité politique et sociale du Chiapas, du Mexique et du Monde. Passionnant. 

Des expériences et lieux multiples, ancrés dans des territoires, mettent en lumière des savoirs marginalisés, déniés, souvent méprisés. Ce sont des lieux de recherche, d’enquête, de réflexions, de création, qui réévaluent les savoir-habitants, les savoirs sensibles, les savoirs de subsistance, des savoirs terrestres ancrés dans les manières d’habiter et de faire société, attentifs à dépasser les dominations qui excluent, humilient et minent nos mondes communs.

Un espace de formation peut être un espace où il ne s’agit pas de devenir un expert reconnu, de briller, être au dessus, être un génie, un individu puissant. 

Oui.

Un espace de formation peut être un espace pour les communautés, les collectifs, pour construire, créer et s’émanciper. Un espace pour se donner le goût et les moyens d’apprendre à analyser collectivement, apprendre à apprendre pour faire face ensemble aux fronts qui nous arrivent.

Les compétences au service de la compétition

Cependant, dans une grande partie des écoles notamment supérieures, l’enjeu est d’acquérir des "compétences", des techniques pour se distinguer des autres, être meilleur.e, et trouver sa place dans un monde professionnel soumis à la concurrence généralisée et à l’emprise d’intérêts capitalistes.

Les institutions de transmission et de production des savoirs, Éducation Nationale, Université fondent leur légitimité sur la production de « savoirs experts », uniformisés, sélectifs, qui subordonnent de plus en plus les connaissances à l’agenda industriel, à l’efficacité, aux logiques productivistes et concurrentielles, à l’adaptation aux chocs écologiques et sociaux. Elles sont déconnectées des nécessités et connaissances vitales auxquelles nous confrontent les chocs écologiques et la désolation sociale.
Parce que vieux d’un millénaire, compagnon des deux derniers siècles d’industrialisme, de colonialisme, de course à la puissance et à la croissance, le système d’enseignement général, technique et agricole, et supérieur et de recherche, est désormais largement prisonnier d’une mégamachine qui détruit les milieux vivants et notre milieu terrestre.
Nous ne parvenons pas assez vite à transformer nos établissements afin qu’ils soient à la hauteur des enjeux écologiques et sociaux auxquels nous faisons face, à la hauteur de ce qui ferait sens dans nos vies et celles des étudiant.e.s.

Reprises de savoirs - Pour des reprises de savoirs, appel à des chantiers, Pluri·versités

Il est temps de prendre acte de ces constats.

Reprendre son souffle

L’éducation populaire s’inscrit aux côtés des expérimentations et des mouvements de transmission émancipatrice, avec l’enjeu de l’analyse politique et historique, l’apprentissage dans le faire, l’action, l’expérience, avec comme socle : des collectifs de travailleur.e.s, de voisin.e.s, d’habitant.e.s, de personnes concernées et d’allié.e.s. Parce que c'est à plusieurs et au coude à coude que nous pourrons créer des rapports de force pour qu’il y ait des basculements fertiles.

Avec humilité et en prenant soin de la pluralité des savoirs et des manières d’agir, notre Escargot Migrateur, organisme de formation d’éducation populaire continue sa route en 2024.

Nous avons besoin d’espaces entre pairs, mais aussi avec des univers, des parcours différents pour reprendre notre souffle, faire un pas de côté, pour revenir dans l’action auprès de son équipe, son collectif, son territoire, chargé.e de nouveaux enthousiasmes et savoir-faire à partager !

A l'heure des réflexions et des expérimentations autour d'une sécurité sociale de l'alimentation, reprenons en main nos droits, la "sécurité sociale de la formation" existe depuis les années 70. Ça s'appelle la formation professionnelle. Ça a été bien bouleversé ces dernières années, mais c'est toujours un droit pour tous les adultes, que nous finançons grâce aux cotisations sociales. Continuons à utiliser ces droits à des enjeux qui nous semblent nécessaire.

Vive les enseignant.e.s, l’école publique et les espaces de transmission des savoirs pour toutes et tous, enfants, jeunes, adultes!

Construire, penser et imaginer sont des pratiques qui ne vont jamais les unes sans les autres, et pour lutter, nous avons fortement besoin de tout ça.

Au plaisir de vous rencontrer ou de vous retrouver.

L’équipe de l’Escargot Migrateur.


Inventons des célébrations qui favorisent l'entraide !

le 19 décembre 2023

La fin d’un monde est possible !

Vivons heureux avant la fin du monde ? Vivons heureux.se certes, mais battons-nous avec acharnement pour la fin de ce monde qui laisse les êtres vivants crever la gueule ouverte sous les bombes, la négligence ou la pollution. Ne soyons pas passives : préparons les crises et reprenons en main notre capacité d’agir autrement et mieux.

Simplifions la question 

De multiples crises multidimensionnelles existent et d’autres, plus nombreuses encore, arrivent. Que faire ?
Il y a cette phrase qui résonne : « Mais je ne suis qu’une personne » dirent 7 milliards de personnes.
Ce paradoxe saillant on l’a tou.te.s senti devant ces photos d’enfant mort par une bombe, par la faim, par le manque de protection, et je ne crois pas qu’il soit à balayer.

Nous sommes seul.e.s pour la majorité d’entre nous, au sens où nous ne pouvons agir collectivement sur le monde, au sens où il nous manque la puissance de l’action commune. Évidemment pour la plupart d’entre nous, nous avons la chance de faire partie d’un groupe d’ami.e.s, de communautés plus ou moins virtuelles, de groupes militants, de familles mais notre rapport à la communauté dans ce qu’elle a d’enveloppant, de protecteur et de « trop contrôlant » aussi,  nous ne l’expérimentons que très peu en réalité...

Et pourtant nombreux.ses sont celles et ceux qui, comme l’Escargot Migrateur, posent ce postulat depuis un moment maintenant : ressaisissons-nous de ces espaces communautaires pour les repolitiser avec des dispositifs d’entraide, de solidarité et de résilience, et en renforçant notre capacité collective à survivre et à réinventer les futurs et les possibles.

 

 

Soyons radicaux : collectivisons !

Une première étape consiste à se ressaisir de la puissance des communautés. 

Pouvoir aider de nouveau Momo sur le port qui a besoin de bras pour dégager son chemin le lendemain de la tempête.
S’allier à Amal qui perd l’espoir enfermée dans l’enfer de Gaza et qui a besoin de nous voir nous indigner et lutter collectivement.
Se rallier à Malena à Buenos Aires qui a besoin de pouvoir rêver un autre futur que celui d’un fasciste au pouvoir et d’une économie libérale destructrice.
Un monde où nos enfants grandiront entourés  par une communauté qui s’entraide par nécessité et co-intérêt à penser et construire ces liens.

Rituels, célébrations et cérémonies

L’Escargot Migrateur a migré pour voir comment ils et elles ont fait ailleurs, a bourlingué aux quatre coins de la France pour comprendre comment les unes et les autres font, mais a aussi dédié une partie de son temps et de ses ressources à réfléchir à un dispositif désinvesti par une grande partie d’entre nous et pourtant qui aide les communautés à se souder et se lier : les rituels, les célébrations et les cérémonies.

Une recherche collective plus tard et une année et demi de digestion franco-argentine,  l’Escargot devant toutes ces crises re-lit et re-lie son travail à ces « fins de monde ». Cette formulation ci-contre est co-écrite avec les co-chercheur.euses et résume là où nous en sommes :

Les rituels, célébrations et cérémonies ont pour effet de donner de la puissance à l’individu, aux communautés ou aux deux ! Iels sont constitutifs de la communauté, iels permettent de se compter, marquent les passages, les entrées, permettent d’être partie prenante tout en alliant en sécurité intime et collectif. [...] Les rituels, célébrations et cérémonies permettent aux individus et communautés de poser des dates, des rythmes et des récits mais ils permettent également une résilience individuelle et collective pour passer des passages et des étapes de vie. [...] Iels permettent la mise en puissance [...] des enjeux de chacun.e.s au niveau politique qu’ils soient individuels ou collectifs. Dans le cas où les rituels, célébrations et cérémonies ne produisent pas ces impacts alors on assiste à un amenuisement de la puissance collective et individuelle autrement dit une dépolitisation.

Les rituels, célébrations et cérémonies semblent être une première pierre pour retrouver le chemin de nos communautés, pas uniquement d’affinités politiques et militantes, mais aussi de nécessités face aux défis et aux crises qui arrivent.

On aime bien les choses pragmatiques, en voilà une :
INVENTONS DES RITUELS, DES CELEBRATIONS QUI, DANS LEURS DISPOSITIFS, FAVORISENT L’INCLUSION, LA RÉSILIENCE ET L’ENTRAIDE RADICALE.

L’Escargot touche de ses antennes quelques pistes d’action pour penser à comment favoriser la création de rituels et célébrations dans différents collectifs et équipes, et serait ravi de penser à cela au niveau de communautés « géographiques » (quartier, villages...).
Voilà un joyeux chantier pour être politiquement prêt.e.s et humainement rechargé.e.s pour affronter ces crises et écrire la suite de l’histoire… Ensemble.

 

Que ces fêtes de fin d'année soient pour vous une célébration solidaire et porteuse de sens,
Joyeuses fêtes à toutes et tous !

L’équipe de l’Escargot Migrateur

PS : vous trouverez sur cette page le calendrier des formations 2024 (il y en a des nouvelles !) pour se retrouver et continuer à apprendre ensemble, avec notamment une nouvelle formation sur les célébrations.

PS² : des parcours de formations sont possibles et financés par les OPCO...! N'hésitez pas à nous contacter pour construire votre parcours adapté à vos besoins.


Nestor et Mariana du Circuito Cultural Barracas reviennent en France !

le 14 novembre 2023

Nous sommes très heureu.ses.x de les accueillir à nouveau cet hiver !

Cette année, ça n'est pas en Bretagne que nous les retrouvons pour la formation Concevoir un projet artistique et culturel pour et avec un territoire et ses habitant.e.s, mais dans la Drôme, à Die. Mais pas de panique ! Ielles vont sillonner la France entre Janvier et Février (sauf dans le Nord Est, c'est vrai), vous devriez pouvoir trouver un endroit, un créneau qui vous convient.. :

Samedi 6 et dimanche 7 janvier à Simorre (32)
avec le Bouche à Oreille - tout public
infos, inscriptions : prog.bao@free.fr / 05 62 05 52 42

Samedi 20 et dimanche 21 janvier à Arles (13)
avec le Théâtre communautaire d’Arles - tout public
infos, inscriptions : theatrecommunautairearles@gmail.com / 06 51 48 46 35

Mardi 23 et mercredi 24 janvier à Bourgoin-Jallieu (38)
avec la Maison des Habitants de Champaret - tout public
infos, inscriptions : nfranchelin@bourgoinjaillieu.fr / 04 74 43 83 60

Samedi 27 et dimanche 28 janvier à Besançon (25)
tout public - infos, inscriptions : louloucarre@gmail.com / 07 61 30 34 77

Samedi 3 et dimanche 4 février à Faux-la-Montagne (23)
avec l’asso La Voix est Libre - tout public
infos, inscriptions : envoix@lavoixestlibre.fr / 06 25 07 41 91 (Clément)

Samedi 10 et dimanche 11 février à Montpellier (34)
avec le Collectif Territoire à VivreS et la Caisse alimentaire commune
pour les participant.e.s de la caisse alimentaire commune
infos, inscriptions : contact@caisse-alimentaire-commune.fr / 06 12 96 45 71

Du 12 au 16 février à Die (26)
avec l’Escargot Migrateur et le théâtre Les Aires - formation professionnelle
infos, inscriptions : contact@escargotmigrateur.org

Samedi 17 et dimanche 18 février à Saillans (26)
avec le Collectif interasso de Saillans - tout public
infos, inscriptions : interasso2024@gmail.com / 06 11 36 81 41

Du 21 au 23 février à Caen (14)
avec ARDES et le collectif La Baratte - destiné aux membres du collectif

Samedi 24 et dimanche 25 février à Pont Menou (29)
avec la Dérive - tout public
infos, inscriptions : bonhommemaud@gmail.com

Mercredi 28 et jeudi 29 février à Loguivy-Plougras (22)
avec Si les sardines avaient des ailes - déstiné aux membres du réseau TO
infos, inscriptions : silasada@lilo.org

Du 2 au 7 mars à Montreuil (93)
avec Le Son qui manque, l’AERI et le Surnatural Orchestra

Un rapide descriptif du Théâtre communautaire argentin dans cet article.
En savoir plus sur le Circuito Cultural Barracas : ccbarracas.com.ar


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