L'équipe
Tanguy Hoanen
Formateur, intervenant, consultant...
Après le Bac, je me suis rapidement lancé dans l'action dans les quartiers défavorisés de Rennes en 1997. À cette époque, se créaient les squats artistiques rennais, Les Ateliers du Vent et l'Elabo, qui ont été une grande source de joie et de formation. Je croyais en l'émancipation collective et je vivais la puissance du collectif. J'étais animé par une grande ardeur.
En 2001, avec des ami.e.s, nous lançons une aventure ambitieuse : l'Âge de la Tortue. Mon idée est de créer un espace où la culture favoriserait réellement les solidarités, où l'accent serait mis sur les habitant.e.s rencontré.e.s, leurs histoires et leurs humanités. Nous pratiquons le collectage et le colportage de paroles, créons de nombreux ateliers d'écriture, expos, livres, spectacles, et festivals. Nous avions les ressources nécessaires pour travailler sérieusement, mais malgré les moments fabuleux et l'ampleur de notre action, nous n'avons pas réussi à provoquer les grands changements que nous espérions. J'ai également perdu quelques ami·e·s dans les méandres des dysfonctionnements de notre collectif.
J'en ressors lessivé sept ans plus tard.
En 2008, j'essaie de nombreuses formations et pratiques. Je rencontre la SCOP le Pavé qui venait de voir le jour et qui réveillait l'éducation populaire bretonne en la repolitisant. Je me forme avec Pivoine à l'entraînement mental et avec NAJE au théâtre de l'opprimé.
Je commence à élaborer de nouveaux dispositifs de travail collectif. Les échecs se transforment en champs de travail et de recherche.
Je fonde alors l'Escargot Migrateur. Avec un nom comme ça, nous commençons par voyager, intervenant beaucoup auprès de nos ami·e·s au Maroc. Puis nous intervenons en France dans la conception d'actions culturelles. Rapidement, je suis sollicité pour intervenir auprès de collectifs en crise, tout en lançant en parallèle l'organisme de formation. À partir de 2014, nous portons des formations longues, moments puissants de recherche, de création de dispositifs et de contenus. Nous avons depuis beaucoup voyagé et continué de nous former...
Depuis 15 ans déjà nous défrichons ce métier de formateur·rice/accompagnateur·rice, toujours en recherche et en doute pour faire de notre travail une aventure sans se blesser, du moins pas trop.
Je suis toujours enthousiasmé par ce métier et cette exigence qui nous pousse constamment vers de nouveaux champs de recherche (et nous enchaînons bien les aventures de recherche collective et de grands voyages !), même si je me trouve souvent fatigué par ce rythme intense. J'aspire à consolider un rapport au travail centré sur l'utilité de l'action et le respect des travailleur.euse.s.
J'aspire à trouver des chemins pour que notre métier contribue à la vie locale et permette notamment d'avancer sur les modalités de coopération autour des immenses enjeux à venir (montée des eaux, sécurité alimentaire, santé communautaire), et nous y travaillons.
J'aspire toujours à l'émancipation collective, avec peut-être un peu moins de naïveté, mais autant d'ardeur.
Il faut opposer au pessimisme de la raison l'optimisme de la volonté ! Alors instruisez-vous, car nous aurons besoin de toute votre intelligence. Agitez-vous, car nous aurons besoin de tout votre enthousiasme. Organisez-vous, car nous aurons besoin de toute votre force.
Antonio Gramsci, L’Ordine Nuovo, 1er mai 1919
Lucile Mulliez
Accompagnatrice, formatrice, administratrice...
Tiraillée depuis longtemps entre les démarches sociales, et les pratiques artistiques, c'est en Argentine en 2007 qu'elle trouvera l'endroit qui mêle ses deux passions. Au sein du réseau latino-américain d'art et transformation sociale, Lucile découvre des pratiques communautaires, un rapport à l'humilité, aux gens, aux histoires de vie qui ne la quittera plus.
Ses études d'histoire puis de gestion de projets culturels, l'amènent à participer pendant 8 ans à la création d'une coopérative de Cirque en Bretagne : Galapiat Cirque. C'est là qu'elle expérimente de nombreux métiers, et qu'elle apprend l'administration et la coordination d'un collectif de cirque, la diffusion de spectacles, la gestion des conflits, les aventures folles de tournées en chapiteau... C'est en Bretagne, que Lucile croise l'Escargot Migrateur dans le cadre d'un DLA. Plusieurs années après, alors que Lucile est retournée dans sa Drôme natale, les planètes s’alignent et les envies communes se rejoignent... : Lucile s'embarque alors dans l'aventure du premier Laboratoire de Transformation Sociale de l'Escargot Migrateur en 2014 pour butiner un peu plus encore les questions de pratiques collectives.
En 2015, elle rejoint l'équipe en tant que salariée, et découvre ce «métier» à la frontière avec plein d'autres : former, accompagner, transmettre, lutter, intervenir, réfléchir, agir.
C'est ici qu'elle agit le plus aux côtés des assos et collectifs de son village. C'est ici qu'elle amène sa patte de tisseuse de lien, de braconneuses de savoirs. C'est ici qu'elle cherche sans cesse des grilles de lecture multiples, des approches qui n'enferment pas, et qui ouvrent les oeillères. C'est ici qu'elle met en action sa fulgurance et sa lucidité pour qu'advienne des histoires collectives, pour que perdurent des aventures de territoire qui font sens.
Iona Sidi
Administratrice, réalisatrice et musicienne...
Iona fait ses études dans le cinéma documentaire.
Cela l’a amenée au montage et à la réalisation de films sur notre société, cumulant témoignages et ressentis de notre époque. Parallèlement, elle enseigne le français aux migrants, cuisine pour nourrir les marins des glénans, joue de la musique de chambre à San Francisco avec le Classical Revolution...
Après quelques années, elle revient dans la Drôme.
C’est aujourd’hui dans une synthèse toute particulière du faire ensemble qu’elle co-organise un festival de musique classique dans les rues et cafés, et travaille à l’Escargot Migrateur pour que l’asso se développe autant humainement que joyeusement et administrativement !
Sa devise :
Si tu te plantes, tu pousses.
Formateur.trice.s occasionnel.le.s
Perrine Lachenal
Coordinatrice, administratrice, accompagnatrice, formatrice
Perrine Lachenal est anthropologue. Elle travaille depuis quelques années au CNRS, au sein d’un laboratoire de recherche marseillais (Centre Norbert Elias). Perrine Lachenal est spécialiste des questions de genre dans le monde arabe. Elle s’est d’abord intéressée aux révolutions qui ont bouleversé l’Égypte et la Tunisie en 2011, et aux reconfigurations des rapports sociaux de sexe qui l’ont accompagnées.
Aujourd’hui, elle se concentre plus spécifiquement sur la fabrique des masculinités, notamment au prisme de la classe sociale, dans différentes sociétés du monde arabe. Convaincue que la place des chercheur·e·s se trouve aussi hors des universités, Perrine Lachenal s’est engagée dans la prévention des violences sexistes et sexuelles, passant une partie de son temps dans les classes d’école, de collège et de lycée. Persuadée que le savoir académique a pour vocation de sortir des seuls ouvrages académiques, elle a notamment écrit une bande-dessinée sur les stratégies de défense des femmes égyptiennes ainsi qu’un ouvrage grand public sur les études de genre.